Influenceurs équestres : impact, dérives et rôle des réseaux sociaux dans la filière

24 Nov 25 | Equestrian marketing | 0 commentaires

Temps de lecture : 3 minutes

Pendant longtemps, j’ai pensé que le sujet était trop vaste – et trop sensible – pour être traité en un seul article. Mais vu l’évolution du marketing d’influence équestre et la place qu’occupent aujourd’hui les créateurs de contenus dans notre filière, il mérite clairement qu’on s’y attarde avec nuance et honnêteté.

Loin de moi l’idée de “jouer les aigries”, et encore moins de dénigrer les créateurs que j’apprécie vraiment. J’adore consommer du contenu – YouTube, Instagram, blogs – autant dans l’équitation que dans la mode ou le lifestyle. Mais à force d’observer, d’analyser et d’évoluer dans ce milieu professionnellement, j’ai aussi pris du recul.

C’est ce regard-là que je te partage.

Si tu montais déjà à cheval au moment des Skyblogs, tu fais partie de cette génération qui racontait ses cours, partageait des photos tremblantes et écrivait des pavés passionnés.

Ensuite est venue l’ère des Faceponey, puis Instagram et YouTube ont pris le relais.

Aujourd’hui, un simple post peut atteindre des milliers de personnes.

Et c’est là que tout change.

Les photos sont plus léchées, les contenus mieux produits, les cavaliers racontent leurs concours, leurs séances… parfois aussi leurs états d’âme. Rien de mal à cela — c’est même ce qui rend les comptes authentiques et attachants.

Mais à partir du moment où les audiences ont explosé, un autre acteur est entré en scène : les marques.

L’émergence des influenceurs équestres

Les premiers meet-up du Salon du Cheval, les évènements de la FFE, les premières collaborations… Le marketing d’influence équestre s’est structuré très vite.

Sur le papier, l’idée était belle : rassembler une communauté autour du partage, mettre en lumière des créateurs passionnés, fédérer des cavaliers de tous horizons.

Dans la pratique… la machine s’est emballée.

Certaines dérives sont apparues :

  • communautés très jeunes et facilement influençables ;
  • placements de produits mal encadrés ;
  • partenariats en chaîne ;
  • étalage de matériel hors budget pour la majorité ;
  • contenus qui se transforment en vitrines commerciales.

Je ne dis pas que tout est mauvais, ni que tout le monde tombe dans ces travers.

Mais il serait naïf de faire comme si ces problématiques n’existaient pas.

La comparaison permanente : un piège pour les créateurs comme pour les abonnés

Je le dis sans honte : il m’est arrivé d’envier l’aspect humain du travail des influenceuses — les rencontres, les opportunités, la dynamique communautaire.

Pas le matériel, pas les hauls, pas les colis PR qui s’empilent.

Mais cette impression de “faire moins bien”.

Quand on ne reçoit pas des dizaines de produits, quand on ne peut pas investir dans la dernière collection, on se compare. On se demande si notre contenu sera “à la hauteur”.

La société nous pousse à ça : à la performance, à l’image, au toujours plus. L’équitation n’y échappe pas.

Pourtant, beaucoup de comptes que je préfère suivre aujourd’hui sont ceux qui restent simples, honnêtes, utiles. Les comptes qui testent vraiment ce qu’ils recommandent.

Pas ceux qui posent avec un produit juste “parce que c’est joli”.

Le marketing d’influence équestre : un outil puissant… mais à manier avec responsabilité

Un partenariat bien pensé, testé, expliqué, contextualisé, peut être bénéfique pour tout le monde :

  • la marque,
  • le créateur,
  • et surtout la communauté.

Le problème, ce n’est pas l’influence.

C’est l’influence mal faite.

Quand on parle à une audience jeune et passionnée, la responsabilité est énorme. Elle implique :

  • transparence ;
  • honnêteté ;
  • pédagogie ;
  • cohérence ;
  • et conscience de l’impact.

Et ça, tout le monde ne l’a pas encore intégré.

Ce sujet mérite plus d’un article

En écrivant cette nouvelle version, je me rends compte que je pourrais développer tellement d’autres points :

  • la surconsommation dans la filière ;
  • l’authenticité dans le contenu équestre ;
  • les risques psychologiques de la comparaison pour les jeunes cavaliers ;
  • l’éthique des partenariats ;
  • les bonnes pratiques pour les marques et les créateurs ;
  • la création de contenu responsable.

Ce texte est donc une introduction, un point de départ.

Et je compte bien approfondir tout ça dans les prochains articles.

Et toi, quel est ton rapport aux influenceurs équestres ?

Qu’est-ce que tu aimes, qu’est-ce qui te dérange, qu’est-ce que tu aimerais voir évoluer ?

Partage ton avis en commentaire — ton expérience nourrira la suite de cette série d’articles.