Réseaux sociaux et équitation : entre pression, jugement et quête de perfection

13 Nov 25 | Equestrian brain | 0 commentaires

Temps de lecture : 4 minutes

Entre les critiques, la pression, les jugements des uns et les regards (parfois lourds) des autres, l’ambiance peut vite devenir pesante. Et avec l’évolution des réseaux sociaux, ce phénomène s’est clairement accentué.

Soyons honnêtes : dans le milieu équestre, la bienveillance n’est pas toujours la valeur la mieux partagée. Peut-être que c’est pareil ailleurs, mais ici, le jugement est souvent aussi rapide qu’un départ au galop.

Cet article, j’avais envie de l’écrire depuis longtemps. Des lectures, des discussions, des situations vécues ou observées… Et puis un déclic : l’affaire Danielle Goldstein et la vague d’injures dont elle a été victime.

Cavalière israélienne de haut niveau, Danielle Goldstein s’est fait remarquer pour son style unique : au départ, des cheveux flashy, puis des plumes — jusqu’à en faire sa signature.

Perso, j’adore. Autant pour le style que pour la symbolique : elle s’assume, elle rayonne, elle inspire.

Alors quand j’ai vu les critiques pleuvoir, je n’ai pas compris. En quoi une coiffure dérange ? Ce n’est pas elle qu’on juge, c’est son image. Et pourtant, ça n’a rien à voir avec son niveau, sa relation avec ses chevaux ou sa technique.

Quand on regarde les commentaires sous les publications la concernant, c’est effarant. Et c’est là que j’ai voulu creuser : pourquoi tant de jugement et si peu de bienveillance sur les réseaux équestres ?

Réseaux sociaux équestres : le miroir déformant du milieu

Trop de similitudes, pas assez d’authenticité

Ces derniers temps, j’ai l’impression de scroller sur une infinité de posts qui se ressemblent.

Des photos parfaites, des pauses calculées, des chevaux impeccables. C’est beau, oui, mais c’est trop lisse.

Cette perfection constante finit par culpabiliser et complexer.

On assiste à une standardisation de l’équitation sur les réseaux sociaux — que ce soit dans le style de vie (tenues, matériel, esthétique) ou dans la pratique elle-même.

Une bienveillance trop souvent absente

Sur les réseaux, tout semble binaire :

  • les pros compétition vs les adeptes du bien-être,
  • les défenseurs du mors vs les pro-ennasures,
  • les classiques vs les éthologiques.

Mais pourquoi faudrait-il choisir un camp ?

Pourquoi ne pas simplement piocher, tester, nuancer ? L’équitation, c’est justement un mélange d’expériences et de sensibilités.

La pression du “trop parfait”

Avoir une mauvaise séance, douter, rater un obstacle — tout ça fait partie du jeu. Mais les réseaux ont tendance à nous faire oublier ça.

On compare nos chevaux, nos progrès, nos équipements.

On se demande : “Pourquoi lui y arrive et pas moi ?”

Et petit à petit, on monte non plus pour soi, mais pour les autres.

Tu t’es déjà retenu·e de poster une photo ou une vidéo par peur du jugement ?

Tu n’es pas seul·e. Que ce soit par complexe, par crainte des critiques, ou parce que ton cheval n’est pas “instagrammable” — cette pression de la perfection est réelle.

On ne monte plus par passion, mais pour prouver. Et le pire, c’est que tout ça repose sur une illusion : les réseaux ne montrent qu’une infime partie de la réalité.

Jugements et critiques : la face sombre de la communauté équestre

Peut-on vraiment dire que la communauté équestre est bienveillante ?

Soyons francs : pas toujours.

Le monde du cheval reste empreint d’une culture de la performance et du jugement permanent.

Et sur les réseaux, c’est pire.

Derrière un écran, tout le monde se sent autorisé à critiquer, juger, donner des leçons.

Mais s’exposer en ligne, est-ce vraiment demander un avis ?

Je me souviens encore des vagues de haine sous certains posts ou des pages Facebook dédiées à la “moquerie” de cavaliers lambda. C’était violent. Et pourtant, rien n’a vraiment changé depuis.

Avoir une opinion, c’est normal. Mais imposer son jugement comme une vérité absolue, c’est autre chose.

Exprimer une suggestion, c’est constructif. Porter un jugement, ça détruit.

Influence équestre : entre inspiration et responsabilité

À la base, les réseaux sociaux étaient là pour le partage, la spontanéité, la passion.

Aujourd’hui, c’est devenu un espace saturé par le marketing et la quête de notoriété.

Les marques ont compris le pouvoir d’influence des cavaliers, et certains contenus sont désormais créés uniquement pour “performer”.

Mais la question à se poser, c’est :

👉 les influenceurs équestres ont-ils conscience de leur responsabilité ?

Leur audience est souvent jeune, en construction. Un discours rigide, une vision unique, et hop — on crée une génération de cavaliers qui pensent qu’il n’y a qu’une “bonne” façon de faire.

Et si on respirait un peu ?

Les influenceuses fitness ont raison : tout est une question d’angle, de lumière, de posture.

Une photo ne raconte pas toute une histoire.

Alors, souvenons-nous :

📌 Un post ne reflète pas une vie.

📌 Il n’existe pas qu’une seule vérité équestre.

📌 On n’a rien à prouver à personne.

📌 La passion du cheval devrait rester notre moteur, pas le regard des autres.

📌 Et surtout : faisons de la bienveillance la nouvelle norme du milieu équestre — en ligne comme à l’écurie.

🐴 En résumé

Les réseaux sociaux sont un outil formidable pour partager, s’inspirer, apprendre.

Mais ils ne doivent pas devenir un terrain de compétition ou de jugement.

L’équitation, c’est avant tout une histoire de respect, d’émotions et d’échanges — pas de likes ni de filtres.

Et toi, quelle place laisses-tu à la bienveillance dans ton équitation ?

Si tu ressens parfois cette pression, tu n’es pas seul·e.

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